Comment échapper aux pénalités pour déficit de logement sociaux, c’est la question à plusieurs millions d’euros que se posent 95% des communes de la région Provence Alpes côte d’Azur et à laquelle la Mairie d’Antibes semble avoir répondu. Le maire répétait, à souhait, que la préfecture avait pris les commandes du parc de logements sociaux depuis l’arrêté de carence de logements sociaux à Antibes en Décembre 2020. Les effets de la décision prenaient fin au 31/12/2023.
La mairie propose tout simplement d’intégrer 20% de logements intermédiaires destinés aux classes moyennes dans les programmes de logements sociaux et d’ajouter ces 20% dans le calcul de la loi SRU et hop, terminé les pénalités !
Génial ! Les ingénieurs de Sophia vont enfin pouvoir bénéficier de loyer modéré et la ville va en profiter pour redorer son blason et éviter les pénalités.
Mais si on attribue 20% de logements intermédiaires sur les programmes de construction, c’est qu’on enlève 20% de logements sociaux ? Et si on retire ces 20% de logements sociaux, les personnes éligibles à ces logements arriveront-elles encore à se loger ?
Substituer des catégories d’appartements du parc social par d’autres catégories ne solutionnera pas le fait qu’il devient difficile si ce n’est impossible de se loger sur Antibes.
Quand on vous demande de présenter un CDI et des revenus qui couvrent à hauteur de trois fois le montant du loyer, ça fait déjà un énorme tri. Rajoutez à ça les fameux garants qui doivent se porter caution pour vous, passer un certain âge et sa situation professionnelle, ça devient ridicule d’avoir à solliciter un tier que tout le monde n’a pas forcément.
Un studio sur Antibes c’est en gros 700€, un 2 pièces c’est 1000€, je vous laisse faire le calcul, en dessous de 2100€ par mois, tu ne te loges pas sur Antibes !
Pouvoir se loger sur Antibes au juste prix et sans avoir à demander à tonton ou tata de se porter garant, voilà ce que demandent les classes moyennes.
Et puis avoir un CDI, des garants et gagner trois fois le montant du loyer est ce vraiment un gage de sérieux et de garantie ? Bien sûr que non ! Je dirais même que lorsque l’on a des petits revenus, on a tendance à payer son loyer avant toute chose.
Cette loi SRU devrait plutôt prévoir que la construction de ces 20% de logements intermédiaires vienne en complément et non pas en compensation des attentes en matière de construction de logements sociaux.
Ça ne ferait pas vraiment plaisir à la Mairie mais ça agrandirait le parc immobilier, ça favoriserait la mixité sociale et on pourrait enfin tous se loger.
Pour en savoir un peu plus sur l’implantation des logements sociaux à Antibes, voir la carte.
Ou bien l’analyse statistique sur https://ssm-ecologie.shinyapps.io/RPLS/