Conseil Municipal du 12 Février 2021

Vous souvenez-vous, nous avions demandé la diffusion des séances de conseil municipal. Rentrons dans le 21e siècle, ravivons l’intérêt pour la vie de la cité. Demande citoyenne restée sans réponse. Sans doute parce que la demande n’a pas été envoyée en recommandé…

Quoi qu’il en soit, nous rappelons aux élus, quels qu’ils soient d’ailleurs, que selon le Code Général des Collectivités Territoriales, le public est en droit de retransmettre la séance et de la commenter (à lire sur le journal des maires).

Bref, le 12 Février 2021, présent au conseil municipal ! Démarrage à 15h.

Avec un tel ordre du jour, dont un débat sur les orientations budgétaires, sera-t-il possible de respecter le couvre-feu pour 18h ?…

Je lance l’enregistrement sur mon téléphone. Si vous écoutez les enregistrements, vous noterez qu’ils sont mauvais. La pluie sur la toile du chapiteau y est peut-être pour beaucoup.

Qu’ai je envie de retenir de cette séance ?

D’abord qu’il est assez difficile de suivre les échanges quand on n’a pas les documents qui sont débattus. On ne cessera de le répéter.

La séance commence par une proposition de vote portée par le groupe LREM. Le texte loue l’action du gouvernement sur la crise sanitaire ; le maire balaie les propos d’un revers de 45 mains levées contre. Pas de débat. Stérile.

Le gros sujet des orientations budgétaires 2021, intitulé “débat”, occupera un peu plus d’une heure.

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Le maire commence par présenter un rapport. Pardon, il dit texto qu’il présente un débat, ce qui en dit long sur sa tournure d’esprit. Le débat aurait-il déjà eu lieu ?

A noter : Le rapport est rendu public dans les 15 jours (Depuis 2016, CGCT D2312-1).

Puis les groupes d’opposition font leur observations, commentées en dernier mot par le maire ou ses adjoints.

Le maire, interpelé sur la dette de la ville, a été vivement appuyé par son adjoint Mr Pauget sur le caractère sain de la dette de la ville. La dette serait saine car elle est contractée uniquement pour des investissements. Et elle est remboursable en 12 ans.
Ceci étant, et c’est mon intuition pour le moment, il me semble que la ville fait contracter sa dette par des tiers. Par exemple, Vauban 21 a versé 30 millions d’euros à la ville en caution du port. Ils doivent lui être remboursés au cours de la délégation de service public. Cela ne s’apparente-t-il pas à de la dette ? Autrement dit, est-ce comptabilisé dans la dette que la ville présente ?

A noter : qui saurait faire un schéma des sociétés satellites de la ville ?

Second élément à retenir, Mme Muratore a eu raison de s’étonner que certains membres du conseil municipal (entendez l’opposition) découvrent des projets de la ville via la presse locale ! Cette intervention nous fait bien comprendre que les débats stratégiques ont lieu dans la majorité élue, et font fi de l’avis des autres groupes qui représentent pourtant 47% des citoyens.
Mme Muratore évoque par exemple un projet d’installation de panneaux photovoltaïques sur la plaine de la Brague (pour rappel les juantibois en campagne avaient évoqué la probable existence d’un projet de marina sur la Brague…).

Troisième et dernière chose, Mr Leonetti dresse une règle du PLH (Plan Local d’Habitat) : les demandeurs de logement social à Antibes n’étant pas si précaires que ça, en ont-ils donc vraiment besoin ? Ainsi justifie-t-on de déroger aux proportions de logement social prévues par la loi. On adapte au besoin local.
Si bien que plus il y aura de moins pauvres, plus il y aura moins de logement social. Le maire voudrait-il créer un ghetto… de riches ?

Enfin, on pourra retenir que la vidéosurveillance va être renforcée (il paraît d’ailleurs que cela s’inscrit dans le plan de développement numérique de la ville !? j’ai mal entendu), et que le PLU (Plan Local d’Urbanisme) rénové permet la création de 5 nouveaux parcs et jardins.

Je vous passe mon étonnement en réalisant que les sujets de culture et patrimoine étaient présentés longuement, et avec vidéoprojection. D’autres sujets touchant notamment à l’urbanisme semblent quand à eux balayés assez rapidement, comme si le conseil ne faisait qu’enregistrer officiellement les décisions proposées.

A 17h45, heure critique en vue du couvre-feu, le maire s’adresse au public.

En 2 mots, “si le public reste après 18h, il s’expose à des sanctions, mais la police antiboise agit avec discernement“. Conseil pour le moins frondeur de l’état de droit, et qui mérite d’être relayé en préfecture.

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Alors, si j’avais été conseiller municipal, j’aurais sans aucun doute demandé la suspension de la séance. Le droit du public doit être pleinement respecté.
Ce qui n’est que du bon sens politique…

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