On avait tous jusqu’au 15 Novembre 2021 pour envoyer des observations au commissaire enquêteur en charge de cette première modification du Plan Local d’Urbanisme 2019, à peine 2 ans après son approbation par le conseil municipal. Les quelques considérations suivantes ont notamment pour objectif, en mettant en lumière les informations insoupçonnées que l’on trouve dans le PLU, de susciter l’intérêt du plus grand nombre, et pourquoi pas de favoriser l’envoi des observations au commissaire enquêteur, si jamais il y avait une nouvelle enquête… C’est le cadre de vie à Antibes qui se joue par cette exercice qui doit être collectif !
Pour faciliter votre plongée dans cet exercice intéressant puisqu’il vous permet de contribuer à votre futur cadre de vie, nous avions déjà expliqué comment lire le PLU.
PLU : Plan Local d’Urbanisme (Code Urbanisme L151-1)
PADD : Plan d’Aménagement et de Développement Durable (Code Urbanisme L151-5)
OAP : Orientations d’Aménagement et de Programmation (Code Urbanisme L151-6, L151-7)
En préambule de cet humble exercice qui vaut ce qu’il vaut, et qui peut être modéré par qui veut bien en parler, on démarre par un constat sans appel en page 486 du rapport de présentation (1A) : fausse route depuis 2011 ? Ah… ça promet.
Sur quoi porter son attention dans cette modification ?
Les secteurs “à enjeux” dits aussi stratégiques : les 3 Moulins (autour de l’autoroute), les Terriers, les Combes, les 4 chemins, l’ex zone portuaire des pétroliers (entre le port et la voie ferrée), Jules-Grec, sans oublier le fameux Marenda-Lacan.
Les entrées de ville : au nord ouest (entre l’autoroute et Croix-Rouge), et nord en venant de Biot (les 4 chemins) et le long du bord de mer (du fort carré jusqu’au port), et à l’ouest (depuis Golfe Juan).
Bref, les entrées de ville sont les secteurs en mutation. On note que le quartier de Saint Maymes est ajouté aux OAP (3) Si vous vivez dans ces quartiers il est recommandé de lire les documents correspondants. Vous y découvrirez entre autres choses des plans tels que ci-contre.
Que ne sait-on pas déjà ?
Personne ne sera resté indifférent au fleurissement de l’éco-quartier Marenda Lacan, qui pousse à l’extrême le verdissement de ce quartier en installant des oliviers en pot sur le toit terrasse du blockhaus. Sarcasme ou humour.
En outre, une enquête publique concernant le projet Ecotone dans la zone des 3 moulins a recueilli de nombreuses observations, qui n’ont pas empêché la SCI Matcha de déposer son permis de construire pour les 30 000 m2 de bureaux. Qui s’ajouteront aux locaux déjà vides de Sophia Antipolis. A moins de transformer Sophia en résidentiel ?
La mairie a aussi dévoilé notamment, par le biais de la presse locale, qu’un parc urbain serait réalisé aux Combes, et que la surface déjà artificialisée des entrepôts Mauro à l’entrée de la ville au fort carré, le long de la ligne ferroviaire verrait la construction de 200 logements.
Que présente la mairie ?
Le rapport de présentation des modifications (1B) met en avant le projet de “ville-parc” que la communication municipale mettait en avant depuis 2019 (ah oui, tiens, juste avant les élections…). Force est de constater que cette “ville-parc”, pour être effective, a besoin d’une modification des “prévisions locales d’urbanisme”.
En revanche, la “ville parc” ne fait pas vraiment la place à la mobilité douce. Il semble que la municipalité n’entende se concentrer que sur le transport public, notamment le bus-tram qui, vous l’avez désormais compris, n’est absolument pas un tramway.
Bon, cette modification “verte” voudrait se faire passer pour positivement anodine, du genre, “on verdit le cadre de vie à Antibes c’est cool, ne regardez pas plus loin”)…
Pourtant il ne faudrait pas occulter les points plus techniques qui viennent ensuite. Car il est bien question de corriger certaines règles qui prêtaient visiblement à interprétation, ou encore de mettre à jour des éléments selon les besoins de certains projets en cours, comme celui du bus-tram. Si cette phrase vous choque c’est normal ! Car vous avez raison, un plan n’est pas destiné à s’adapter à ce qui se fait déjà, mais plutôt à prévoir ce qui va se faire.
Béton ou pas béton ? Logement ou pas logement ?
Le rapport indique que la population est stable plutôt qu’en croissance. Et pas qu’un peu, puisque l’estimation de 0,6% de croissance est revue à 0,1%. Ceci étant, on serait même plutôt moins nombreux, selon l’INSEE. Il est donc question de projeter seulement 1220 habitants de plus à l’horizon 2030. Et pourtant on veut construire 5750 logements sur la même période ! Voir les pages 492 et 493 du rapport de présentation (1A).
Vert ou pas vert ?
On peut noter avec satisfaction que la modification prévoit la création de nouvelle activité agricole en remplacement des serres. Là où ce sera possible.
Comme écrit plus haut, on n’a toujours pas grand chose sur le vélo. Et les “parcs relais” de stationnements périphériques font doucement rire car ils ne relient pas grand chose. Mais bon, ils servent de stationnement riverain, c’est déjà ça.
D’ailleurs s’agissant de la périphérie de la ville, on apprend que c’est justement là que la nature doit être, pour affirmer les limites d’urbanisation. Une ceinture verte, pour bien construire au milieu ! N’importe quoi, il faut disséminer le tissu vert, car un maillage de réserves vertes permet d’entretenir la biodiversité.
Conclusion
Intéressons nous à ces informations publiques, et contribuons, pour faire évoluer le cadre de vie à Antibes comme nous le souhaitons collectivement. C’est la vraie politique.